« Un tel défi mérite d’être relevé, mais il constitue une gageure de laquelle les formations politiques devront se saisir et sur laquelle ils devront s’entendre », affirme le patron du MoDem.
François Bayrou estime qu’une réforme constitutionnelle afin d’élargir le champ du référendum est « un défi » qui « mérite d’être relevé », mais aussi « une gageure », dans sa lettre de réponse au chef de l’État après les rencontres de Saint-Denis.
« Cette réforme du référendum exige l’assentiment des deux assemblées parlementaires et leur accord sur le même texte. Un tel défi mérite d’être relevé, mais il constitue une gageure de laquelle les formations politiques devront se saisir et sur laquelle ils devront s’entendre », prévient le patron du MoDem dans ce courrier.
« En tant qu’instrument constitutionnel, le référendum permet de sortir des blocages parlementaires en rendant la parole aux Français, agissant en citoyens éclairés », reconnaît le Haut-Commissaire au Plan.
Mais, si « l’élargissement du champ du référendum » est selon lui « souhaitable », il plaide pour qu’il soit « réservé aux grands enjeux et aux sujets desquels l’ensemble des données et de l’information sur les enjeux ait été donné aux Français ».
« Banque de la démocratie »
François Bayrou, qui avait suggéré la tenue d’un référendum pour entériner la réforme des retraites, s’est montré beaucoup plus réservé quant à l’opportunité d’utiliser cet outil à propos de l’immigration.
Dans sa missive à Emmanuel Macron, le triple candidat malheureux à la présidentielle met en outre l’accent sur la nécessité d' »une presse libre », « la plus indépendante possible des grandes influences financières », s’inquiétant de « la concentration des principaux médias dans les mains de quelques groupes économiques privés ».
Il revient également sur des revendications déjà formulées: d’abord, « la question de la proportionnelle » aux élections législatives, selon lui « centrale dans une période de renforcement de la défiance entre le pouvoir et les citoyens », alors que le scrutin majoritaire « ne garantit plus l’obtention d’une majorité absolue ».
Ensuite, le financement des partis politiques et des campagnes électorales par la création d’une « banque de la démocratie », « engagement exprimé au cours de la campagne de 2017 » qu’il est selon François Bayrou « indispensable de remettre sur le métier ».